Psychanalyse cooperative
La base du travail est fondée sur le fait que la pathologie psychiatrique ne peut pas être soignée sans la prise en compte de la personne dans le système. La recherche dans le domaine de la pathologie s’accompagne des mouvements de la société. La réponse à un système qui crée la science du pathos.
Les médecins s’occupent de la folie et soulagent la société dans un cadre contenu et contenant. L’institution lieu clos, privé, hors du monde accueille dans ses fonctions et avec ses outils, les personnes en crise.
La structure prend en compte la part unique et personnelle du patient. Elle crée des départements, des systèmes, les imbrique en eux-mêmes. Elle trouve une capacité d’adaptation à échelle de génération. Dans ce sens, les travaux de Jean Broustra nous ont montrés comment la structure hospitalière s’ouvre et se cherche pour trouver « des passages » entre le lieu clos et fermé de l’Hôpital Garderose de Libourne et le monde ouvert et vaste de la société. La restauration de l’espace sécurité par la qualité de soin et d’écoute joue un rôle de sauvegarde d’un système bancal.
En parallèle la relation duelle vient trouver le patient dans la cité. La psychanalyse est née dans le salon privé d’un génie de la recherche : S. Freud . Qui lui-même s’appuyait sur un savoir institutionnel. Dans ces passerelles entre l’institution et le cabinet privé, Carl Ransom Rogers22 expose l’idée maîtresse de son œuvre : ce n’est pas le thérapeute mais l’individu lui-même qui sait ce dont il a besoin.
L’inversion de l’attitude offre un autre espace où le patient est actif, il est client. Il trouve un équilibre entre l’hôpital, sa famille, la thérapie individuelle et les espaces d’expression, et nous ajoutons l’Art-thérapie. Il ne s’agit pas de tirailler la personne vers la bonne solution. Nul ne détient la vérité. Il y a un paysage et des effets complémentaires. Il s’agit d’apprendre à s’adapter et trouver par soi-même ce dont on a besoin, dans une attitude active. La complémentarité et la mutualisation des moyens semblent la seule issue viable à long terme.